Stéphane Parbelle et Steeven Carne vont se rendre début juin sur l’Ile de Man pour participer au Tourist Trophy, une course de moto qui est certainement le spectacle de sports mécaniques le plus ahurissant.
Dorian Hirat : Comment vous est venu à l’esprit cette folle idée de participer au Tourist Trophy?
Stéphane Parbelle : « Par la passion. J’ai toujours voulu faire cette course. A 41 ans, c’est maintenant ou jamais. Voilà 10 ans que je fais de la moto et depuis environ 7 ans j’essaie de me donner les moyens de participer à cette épreuve mythique ».
D.H. : La dangerosité de cette épreuve atypique ne vous fait-elle pas peur ?
S.P. : « Pas du tout. Il y a une sensation extraordinaire. Beaucoup d’adrénaline. Pour moi, ce n’est pas plus dangereux que de rouler tous les jours sur la route. »
D.H. : Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
S.P. : « Je n’ai pas de stress Ce sont plutôt les gens de mon entourage qui s’inquiètent. Avec Steeven, nous sommes suivis par un médecin qui nous prépare spécialement pour la performance. Nous travaillons à adapter notre champ de vision par rapport à la vitesse. Il faut également être très fort mentalement afin de rester extrêmement concentré toute la durée de la course. »
D.H. : Comment allez-vous mémoriser les plus de 260 virages du circuit routier de 60 km à parcourir six fois ?
S.P. : « On regarde des vidéos de la course et du parcours tous les jours. Sur Amazon, on trouve de très nombreuses vidéos sur la course, les pilotes vedettes, leur préparation… Une fois sur place, nous pourrons faire 1000 km d’entrainement avant la course soit une vingtaine de tours ».
D.H. : Quelle est votre expérience de la compétition en 2 roues ?
S.P. : « J’ai fait des courses sur piste en Espagne. »
D.H. : Avec quelle machine et dans quelle catégorie allez-vous courir ?
S.P. : « On va rouler sur des BMW S 1000 RR dans les catégories Superstock et Senior. Le moteur développe une puissance d’environ 200 cv. On peut changer la démultiplication et la ligne d’échappement. Par contre, on ne peut pas modifier la cartographie moteur. Les deux motos vont courir sous les couleurs de SD Performance. Nous avons été obligés de prendre une licence anglaise car la Fédération Française de Motocyclisme ne veut plus entendre parler des courses sur route. »
D.H. : Pourquoi avoir choisi le Tourist Trophy et pas le Bol d’Or ?
S.P. : « Je préfère les courses sur route. Le Bol d’Or, tout le monde peut le faire. Le Tourist Trophy, c’est plus limité et l’adrénaline est plus forte. »
D.H. : Quel est votre objectif ?
S.P. : « Impossible de dire que l’on veut gagner. Il n’y a que les gars sur place qui peuvent gagner. On sera en terrain inconnu. Il pleut souvent ce qui rajoute une difficulté supplémentaire. L’objectif n’est pas de frôler la mort. Il faut pouvoir rester vivant pour être à Macao l’année prochaine, une course encore plus folle. »
Propos recueillis par Dorian Hirat