A 32 ans, Benjamin Cardenas vient de remporter la 30ème édition du rallye du Vallespir au nez et à la barbe des favoris locaux Richard Génesca et Gilles Roca. Il s’agit de la 9ème victoire de la carrière du carrossier de Bédarieux.
Dorian Hirat : Les écarts ont été infimes durant tout le rallye et visiblement ça a été une victoire acquise de haute lutte.
Benjamin Cardenas : « Effectivement, il y a eu une sacrée bagarre avec à la clé l’une de mes plus belles victoires. Ce n’est pas évident de battre Richard Génesca et Gilles Roca chez eux. Ils voulaient autant la victoire que moi. Heureusement que l’on est revenu au contact durant la boucle de nuit car un mauvais choix de pneus au départ nous avait relégués au second plan. La voiture est désormais réglée au niveau des trains roulants pour les nouveaux Pirelli (carcasse différente). On était parti à l’économie pour terminer les pneus d’ancienne génération ».
Dorian Hirat : Etiez-vous venu avec l’ambition affirmée de gagner ce 30e rallye du Vallespir ?
B.C. : « Ce n’est pas dans ma mentalité de prendre le départ en pensant que je vais gagner. Je ne suis jamais sûr de moi car si on part trop confiant, c’est le meilleur moyen de faire une bêtise ».
D.H. : Est-ce que l’on peut dire que la configuration des spéciales du dimanche était plus appropriée aux caractéristiques de votre voiture ?
B.C.. : « En effet, c’était peut-être plus pour les 4 roues motrices turbo que pour ma kit car atmosphérique le samedi. De toute façon, tout au long du rallye, nous avons tous été à 100% de nos capacités de pilotage. Pour en revenir au parcours du dimanche, Corsavy-Le Tech c’est vraiment la spéciale du rallye du Vallespir et certainement l’une des plus belles que j’ai pu disputer en rallye. Le Vallespir est un très beau rallye. J’ai un attachement particulier pour cette course, car c’est ici que j’ai débuté en tant que copilote en 2007. Et 12 ans plus tard, j’ai la chance de remporter cette épreuve ».
D.H. : Après votre victoire au rallye du Fenouillèdes en 2016 et désormais au Vallespir cette année, peut-on dire que vous êtes la bête noire des pilotes roussillonnais ?
B.C. : « J’apprécie les routes des Pyrénées-Orientales. Ce coup-ci, j’ai réussi à les avoir mais la prochaine fois, ils risquent d’être en colère. Ils ne sont pas cramés les « vieux » (Richard Génesca et Gilles Roca). J’aimerais être pareil à leur âge ! ».
D.H. : La sonorité du moteur de votre Peugeot 306 ressemble de plus en plus à celle des Maxi officielles de la belle époque. Il semble que votre voiture évolue au fil des ans.
B.C. : « C’est vrai que j’ai un nouveau moteur de chez Duquenne qui prend plus de tours/minute que le précédent. J’ai également fait fabriquer un nouvel échappement à l’intersaison. Le moteur développe désormais 290 cv. Il est difficile d’aller plus haut si l’on veut avoir également de la fiabilité. Maintenant il faut travailler sur le poids mais on a déjà pas mal gratté. J’ai commandé de nouvelles ailes avant plus légères. Je compte rouler avec cette voiture tant qu’elle pourra, car son coût de revient au kilomètre défie toute concurrence ».
D.H. : Le rallye du Vallespir constitue déjà votre 3e victoire en 2019. Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
B.C. : « Nous visons la victoire du championnat de Ligue Occitanie Méditerranée. et occupons pour l’instant la première place. Nous avons disputé cinq rallyes avec trois victoires au scratch et deux victoires de classe de cylindrée dans le groupe F2000. C’était difficile de faire mieux ».
Propos recueillis par Dorian Hirat
Remerciements pour les photos :
SUN Rallye, JE PHOTGRAPHY, Georges-Louis Billard, Dorian Hirat.