Une année pour voir, la seconde pour apprendre et la troisième pour gagner. Telle pourrait être la devise du Team BMD Performance basé à Ille-sur-Têt et dirigé par Benjamin Michel Dansac. Ce très expérimenté technicien a su mettre au point la stratégie parfaite pour préparer sa moto et conduire son équipe à la victoire lors des derniers 24 heures de Barcelone.
Dorian Hirat : Ce numéro 66, je suppose que vous ne l’avez pas choisi par hasard ?
Benjamin Michel Dansac : Je ne suis pas roussillonnais mais cela fait plus de 20 ans que j’habite dans les Pyrénées-Orientales. Le team BMD composée de 35 bénévoles est très fière de porter ce numéro 66 et surtout de le faire briller tout en haut des classements.
D.H. : Après être montés sur la deuxième marche du podium l’an dernier comment avez-vous fait pour gagner cette année ?
BMD : Nous avons été plus réguliers que l’année dernière et du coup, cela a mis plus de pression à nos adversaires. Notre stratégie de course était de gérer parfaitement la consommation, un facteur décisif dans les courses d’endurance. Cela a nécessité un gros travail en amont de programmation de la gestion électronique du moteur de notre Yamaha R1. Nous avons passé moins de temps dans les stands et nos adversaires ont été obligés de hausser le rythme. Finalement nous avons couvert 3 500 km en 24 heures et gagné avec 6 tours d’avance sur nos concurrents immédiats.
D.H. : Lors de votre première participation l’un des pilotes avait chuté. Est-ce qu’il y a eu des frayeurs lors de cette édition 2019 ?
BMD : Pas de problème majeur cette année. Juste quelques petits aléas inhérents à une course de 24 heures. On peut dire que nous avons connu un parcours sans encombre avec une excellente gestion de l’épreuve. Quand il a plu, on a mis les pneus pluie et le pilote le plus rapide dans ces conditions difficiles au bon moment. Cela nous a fait gagner deux tours sur la concurrence sur ce seul évènement.
D.H. : Que ressentez-vous après cette belle victoire ?
BMD : Cela apporte de la fierté avant tout. C’est seulement la deuxième fois en 25 ans qu’une équipe non catalane remporte les 24 heures de Barcelone. Ca permet de récompenser et de mettre en avant nos partenaires. On démontre également qu’avec peu de moyens, on peut tout de même faire des choses intéressantes.
D.H. : Allez-vous défendre votre titre l’année prochaine ?
BMD : Je commence déjà à réfléchir à la prochaine édition. J’aimerais continuer à faire cette course. Mais cela demande des mois de préparation et je ne sais pas si j’arriverai à trouver le budget suffisant.
D.H. : Cette victoire a mis votre équipe dans la lumière. Des équipementiers se sont-ils rapprochés de vous ?
BMD : Non, pas pour l’instant. Ce n’est pas une nouveauté de dire que les sports mécaniques coûtent cher et qu’il est très difficile de trouver des annonceurs à la hauteur des budgets dont nous avons besoin.
D.H. : Cette victoire dans une course internationale a bien dû vous rapporter une belle prime ?
BMD : Non rien, pas un centime. Il faut savoir que le vainqueur d’une course mythique comme le Bol d’Or ne gagne que 1 500 €… ! Eurosport Events, le promoteur du championnat du Monde d’endurance, essaie de relancer les dotations de la discipline… »
Propos recueillis par Dorian Hirat.